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Est-il possible de bénéficier des avantages de la loi Madelin en tant qu’auto-entrepreneur ?

Mutuelle TNS

4 min

auto-entrepreneur et loi Madelin
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Quand on est auto-entrepreneur, il est normal de vouloir protéger sa santé, prévoir les coups durs ou préparer sa retraite. La loi Madelin, souvent présentée comme un bon dispositif pour les indépendants, semble être une solution intéressante. Mais est-elle vraiment adaptée au régime de la micro-entreprise ? Peut-on en profiter quand on a ce statut ? Auto-entrepreneur et loi Madelin, on fait le point.

Un auto-entrepreneur peut-il bénéficier de la loi Madelin ?

Loi Madelin : définition

La loi Madelin, mise en place en 1994, vise à améliorer la protection sociale des travailleurs non salariés (TNS). Elle leur permet de déduire de leur revenu imposable les cotisations versées dans le cadre de certains contrats d’assurance (santé, retraite, prévoyance), dans la limite fixée par le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS).

L’objectif est simple : renforcer la couverture sociale de ces professionnels qui sont souvent moins bien protégés que les salariés, tout en les aidant à préparer leur retraite. En plus, les déductions fiscales leur offrent un vrai coup de pouce pour mieux gérer leur trésorerie.

Mais la loi Madelin a aussi ses limites :

  • Les versements doivent être réguliers.
  • Les frais de gestion peuvent être élevés.
  • L’accès au capital est encadré par des règles strictes, notamment pour la retraite.

Mais, concrètement, qui peut bénéficier de la loi Madelin ?

Auto-entrepreneur et loi Madelin : est-ce compatible ?

Oui, en pratique, les entrepreneurs peuvent profiter de la loi Madelin. Ce dispositif s’adresse à tous les travailleurs non salariés (TNS) qui déclarent leurs revenus en BNC (bénéfices non commerciaux), BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou BA (bénéfices agricoles). Il concerne aussi les gérants non salariés de SARL, SELARL ou EURL, ainsi que les artistes affiliés à la Maison des artistes ou à la Sécurité sociale des artistes-auteurs (ex-AGESSA), tant que leur activité relève des BNC.

Mais attention : si vous êtes en micro-BIC ou micro-BNC, le dispositif Madelin pour auto-entrepreneur perd de son intérêt. Pourquoi ? Parce que l’auto-entrepreneur profite déjà d’un abattement forfaitaire sur son chiffre d’affaires. Les déductions offertes par la loi Madelin ne viennent pas s’ajouter, car elles sont incluses dans cet abattement.

En clair, souscrire un contrat Madelin pour un auto-entrepreneur n’apporte aucun gain fiscal. Toutefois, les contrats santé Madelin pour auto-entrepreneurs comme les mutuelles santé ou les contrats de prévoyance, peuvent rester attractifs en termes de tarif et de couverture.

Quelle est la différence entre les travailleurs non-salariés (TNS) et les auto-entrepreneurs ? L’auto-entrepreneur est un travailleur indépendant qui a choisi le régime simplifié de la micro-entreprise lors de la création de son activité. Ce régime, anciennement appelé auto-entreprise, a été conçu pour rendre la création d’entreprise plus facile, avec moins de démarches et moins de paperasse. Un TNS (Travailleur Non Salarié) est un indépendant, peu importe son statut (gérant de SARL, entrepreneur individuel, etc.).

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Pourquoi les auto-entrepreneurs sont-ils exclus des avantages de la loi Madelin ?

Les auto-entrepreneurs sont exclus des vrais bénéfices fiscaux de la loi Madelin pour deux raisons principales :

Un régime micro-fiscal sans revenus réels

L’auto-entrepreneur est soumis au régime micro-BIC ou micro-BNC. Il déclare son chiffre d’affaires brut, sans déduire ses charges réelles.

Pour simplifier les choses, l’administration applique un abattement automatique (entre 34 % et 71 % selon l’activité) qui est censé couvrir les frais professionnels. Ce système ne permet pas d’appliquer des déductions spécifiques, comme celles offertes par la loi Madelin.

Conclusion : l’auto-entrepreneur n’a pas de bénéfice imposable "réel", donc il ne peut pas déduire ses cotisations de son contrat de mutuelle Madelin en tant qu’auto-entrepreneur.

Pas de déduction = aucun avantage sur les cotisations sociales

Un autre intérêt de la loi Madelin pour les micro-entrepreneurs, c’est que les cotisations déduites du revenu imposable peuvent aussi réduire les cotisations sociales.

Mais pour l’auto-entrepreneur, les cotisations sociales sont calculées directement sur le chiffre d’affaires, avec des taux fixes (entre 12,3 % et 21,2 %). Peu importe les dépenses, elles ne changent rien au montant des cotisations sociales.

Donc même si l’auto-entrepreneur paie une complémentaire santé ou un contrat retraite Madelin, il ne paiera pas moins de charges sociales.

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Quelles alternatives à la loi Madelin pour les auto-entrepreneurs ?

Même si la loi Madelin ne permet pas de déductions fiscales en micro-entreprise, il est tout à fait possible de trouver des solutions pour protéger sa santé, prévoir les coups durs et préparer sa retraite. Voici les principales alternatives, utiles et accessibles.

Souscrire une complémentaire santé

La mutuelle santé est la base d’une bonne protection pour un auto-entrepreneur. Pourquoi est-ce important ?

En tant qu’indépendant, vous êtes affilié à la Sécurité sociale des indépendants (SSI), ce qui vous permet de bénéficier des mêmes taux de remboursement que les salariés du régime général. Cependant, ces remboursements restent souvent insuffisants, notamment pour certains postes de dépenses comme les soins dentaires, l’optique ou l’hospitalisation. D’où l’intérêt de souscrire une mutuelle santé adaptée, pour compléter efficacement ces prises en charge et limiter votre reste à charge. Une complémentaire santé vous permet de :

  • Compléter les remboursements de la Sécurité sociale
  • Accéder à de meilleurs soins (hospitalisation, médecine spécialisée)
  • Prévenir les frais lourds, comme les lunettes ou les soins dentaires

Quel contrat choisir ? Même si vous ne pouvez pas déduire les cotisations comme avec la loi Madelin, certains contrats “responsables” restent économiques tout en offrant une bonne couverture. Il est recommandé de comparer :

  • Les niveaux de remboursement (optique, dentaire, hospitalisation)
  • Les tarifs adaptés aux indépendants
  • Les services associés (téléconsultation, assistance, etc.)

Mettre en place une assurance prévoyance

L’assurance prévoyance protège vos revenus en cas de coup dur : arrêt maladie, accident, invalidité, décès. Pourquoi c’est essentiel ?

En tant qu’auto-entrepreneur, vous ne bénéficiez ni du maintien de salaire, ni d’un contrat collectif comme les salariés. En cas de problème de santé :

  • Vous touchez peu ou pas d’indemnités journalières
  • Vous perdez tout ou partie de vos revenus

Ce qu’une prévoyance peut couvrir :

  • Des indemnités journalières pour compenser la perte de revenu pendant un arrêt
  • Une rente d’invalidité si vous ne pouvez plus exercer
  • Un capital décès versé à vos proches en cas de décès prématuré
💡 Il existe des formules sur-mesure pour les indépendants, avec des tarifs accessibles selon vos revenus.

Préparer sa retraite avec un Plan d’Épargne Retraite (PER)

Même sans les avantages Madelin, le PER reste une solution efficace pour construire une retraite complémentaire.

Comment ça marche ? Le PER individuel vous permet de placer de l’argent tout au long de votre carrière. Ce capital est bloqué jusqu’à la retraite (sauf cas exceptionnels comme l’achat de votre résidence principale).

Ce que le PER permet :

  • Faire fructifier une épargne à long terme (avec des supports adaptés à votre profil).
  • Sortir en capital ou en rente au moment de la retraite.
  • Bénéficier d’une souplesse dans les versements (vous épargnez à votre rythme).

Et côté fiscalité ? En micro-entreprise, vous ne pouvez pas déduire fiscalement les versements, contrairement aux indépendants imposés au réel. Mais le PER reste un bon outil pour se constituer une retraite tout en diversifiant votre épargne.

Se protéger contre les risques professionnels

En plus de la santé, de la prévoyance et de la retraite, il est utile de penser aux risques liés à votre activité professionnelle.

Voici quelques protections clés :

  • Responsabilité civile professionnelle (RC Pro) : couvre les dommages que vous pourriez causer à un client, un fournisseur ou un tiers dans le cadre de votre activité.
  • Garantie perte d’exploitation : prend le relais si votre activité est interrompue à cause d’un sinistre couvert (incendie, cambriolage, etc.).
  • Assurances spécifiques : pour certains métiers à risque ou réglementés, des assurances spécifiques sont obligatoires (par exemple, l’assurance décennale pour les professionnels du bâtiment).
💡 Ces protections ne donnent pas droit à des avantages fiscaux en micro-entreprise, mais elles sont indispensables pour sécuriser votre activité.

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Comment choisir sa protection sociale en tant qu’auto-entrepreneur ?

Voici les 3 étapes clés pour faire les bons choix.

1- Évaluer vos besoins : santé, prévoyance, retraite

Avant de souscrire quoi que ce soit, commencez par faire le point sur votre situation personnelle et professionnelle. Posez-vous les bonnes questions :

Santé

  • Avez-vous des frais médicaux réguliers (lunettes, dentiste, soins spécifiques) ?
  • Êtes-vous seul ou avec des ayants droit à couvrir (conjoint, enfants) ?
  • Êtes-vous bien remboursé par la Sécurité sociale des indépendants ?

Prévoyance

  • Pouvez-vous vivre plusieurs semaines sans revenus si vous tombez malade ?
  • En cas d'accident, auriez-vous besoin d’indemnités journalières ?
  • Vos proches seraient-ils couverts en cas de décès ?

Retraite

  • Aurez-vous besoin d’un complément de retraite, en plus de la retraite de base ?
  • Préférez-vous une épargne bloquée ou disponible en cas de coup dur ?
  • Quel montant pourriez-vous épargner régulièrement ?

L’idée est simple : ne payez que pour ce dont vous avez réellement besoin, et pas plus.

2- Comparer les offres : mutuelle, prévoyance, épargne retraite

Le marché est vaste, et toutes les offres ne se valent pas. Il est essentiel de prendre le temps de comparer les garanties, les exclusions et les prix. Pour bien comparer :

Complémentaire santé

  • Vérifiez les taux de remboursement (optique, dentaire, hospitalisation)
  • Regardez les plafonds, les délais de carence, les services annexes (téléconsultation, assistance)
  • Comparez plusieurs assureurs via des comparateurs en ligne ou un courtier indépendant

Assurance prévoyance

  • Regardez les indemnités journalières proposées en cas d’arrêt de travail
  • Vérifiez si la garantie couvre l’invalidité ou le décès
  • Assurez-vous que le contrat est bien adapté aux indépendants, sans condition salariale

Épargne retraite (PER)

  • Choisissez un PER avec des frais de gestion raisonnables
  • Privilégiez les contrats offrant une gestion pilotée ou un accès à des fonds diversifiés
  • Vérifiez les conditions de sortie (en capital ou rente, cas de déblocage anticipé)
💡 Un conseil : évitez les contrats trop bon marché aux garanties faibles, mais aussi ceux trop chers qui couvrent des besoins que vous n’avez pas. Pour vous aider dans vos démarches, nous décryptons le prix d’une mutuelle pour un indépendant.

3- Limiter l’impact financier : être bien couvert sans se ruiner

Se protéger, oui. Se ruiner, non. Voici quelques astuces simples pour optimiser votre budget :

  • Adaptez vos contrats à vos revenus : si vous débutez, commencez avec une couverture de base, puis augmentez-la au fur et à mesure.
  • Groupez vos contrats : certains assureurs proposent des packs (santé et prévoyance) à tarif réduit.
  • Payez au bon moment : un paiement annuel permet généralement de faire des économies (souvent un ou deux mois offerts). Par ailleurs, certaines mutuelles TNS proposent des formules ajustables si votre chiffre d’affaires baisse.

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